La Capoeira

La capoeira, vous avez pour la plupart déjà tous entendu ce terme, mais savez-vous réellement de quoi il s’agit? Aujourd’hui on vous aide à éclairer vos lanternes. Bien que les origines et l’étymologie exactes de cette pratique soient un peu confuses et mystérieuses, il y a une version qui revient plus souvent que les autres. 

Un art martial du temps de l’esclavage

L’histoire de la capoeira tire ses origines du temps de l’esclavage au Brésil. Lorsque ce dernier était encore une colonie portugaise, de nombreux esclaves d’Afrique et plus particulièrement d’Angola, également colonie portugaise à l’époque, étaient amenés au Brésil où ils servaient de main d’œuvre dans les champs de canne à sucre.

Mais alors la capoeira c’est quoi exactement ? Il s’agit en fait d’un art martial afro-brésilien qui puise ses racines dans les méthodes de danses et de combat des peuples d’Angola. Autrefois, la capoeira était un art martial qui utilisait surtout les pieds, les mains des esclaves étant souvent enchainées.

Une technique de défense et de rébellion

La capoeira était utilisée comme une technique de défense contre l’extrême violence que subissaient les esclaves. Le soir, après leur journée de dure labeur, les esclaves, réunis dans des habitations appelées « senzala » s’adonnaient à leurs traditions et pratiques ancestrales. Mais très vite, la pratique de cette lutte fut interdite par les colons portugais qui la voyaient d’un très mauvais œil. Néanmoins, les esclaves réussirent à la faire perdurer en déguisant les combats en une sorte de danse aux yeux des Portugais. Pour ce, ils accompagnèrent cet art martial de musique et de chants. La capoeira était née.

Cet art a permis la plus grande révolte d’esclaves qu’ai connu le Brésil, il fut utilisé comme un instrument important de résistance physique et culturelle. Certains esclaves réussirent même à s’enfuir et à se regrouper afin de lutter contre leurs maîtres.

La capoeira utilisée pendant la guerre contre le Paraguay

Interdite, l’exercice de la capoeira envoyait quiconque la pratiquait directement en prison. Mais en 1864, lorsque le Brésil entre en guerre avec le Paraguay, la situation devient tellement critique et sanglante que le gouvernement décide d’utiliser les prisonniers capoeiristes comme moyen de défense. La liberté leur étant promise s’ils revenaient des combats, ils s’engagèrent dans de violents combats utilisant leurs techniques de lutte. Cela permit la victoire du Brésil et la naissance du célèbre chant de capoeira « Paranae, Parana », en reconnaissance du peuple brésilien de l’héroïsme des capoeiristes.

La capoeira, sport national

En 1930, un capoeiriste brésilien reconnu nommée maître Bimba présenta cet art au président brésilien Getulio Vargas. Ce dernier aima tellement la capoeira qu’il en fit un sport national.  Il aurait alors confié à Bimba que « la capoeira était le seul sport réellement brésilien ». Aujourd’hui sport national avec le football, la capoeira est à la fois un art de combat basé sur l’anticipation des coups mais également une danse et un jeu où se mêlent acrobaties et rythmes musicaux traditionnels. Le capoeiriste est un athlète, un danseur et un musicien qui perpétue la culture brésilienne et ses racines. 

Source: http://www.historyoffighting.com/the-blog/mestre-bimba-president-getulio-dorneles-vargas

Un art inscrit à l’UNESCO

Le 26 novembre 2014, l’UNESCO déclara la Capoeira comme faisant partie du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La capoeira représentant la lutte et la résistance des esclaves noirs du Brésil contre l’esclavagisme au cours de la période coloniale.

La capoeira, étymologie

De nombreux sens sont attribués à ce mot et il est donc difficile de connaitre l’étymologie exacte de ce terme. En portugais, capoeira désigne l’endroit où l’on parque les poules, c’est-à-dire le poulailler ou « cage à poule » en français. Cela ferait donc référence à l’endroit où étaient enfermés les esclaves, les senzalas, durant la domination portugaise.

Le mot capoeira pourrait également venir de la langue indigène Tupi-Guarani et signifierait « forêt coupée ». Le terme désignerait alors les hors-la-loi qui fuyaient leurs maîtres en se dissimulant derrière les herbes de la jungle, on disait alors d’un esclave en fuite qu’il s’était « mis en capoeira ».

Longtemps réprimée, la capoeira - forme de lutte déguisée en danse utilisée autrefois par les esclaves africains pour s’affranchir et résister - est aujourd’hui enseignée à travers le monde entier. Véritable symbole de la culture afro-brésilienne, la capoeira fait partie de l’histoire du Brésil et de son passé.

N’hésitez pas à regarder la vidéo ci-dessous pour vous aider à mieux visualiser comment se pratique la capoeira !